Audition CESE du 22/03/2016 : Promouvoir le tourisme durable dans les Outre-mer
Audition UMIH 971 par le CESE le 22 mars 2016
Résumé de l'intervention
Nous notons avec intérêt la volonté thématique de cette audition, tant il n’est pas contestable que les défis environnementaux et climatiques jouent aujourd’hui un rôle majeur pour la planète, pour les espèces vivantes, pour l’économie, pour le tourisme, et particulièrement dans nos outre-mer.
1.1. Cependant, les acteurs touristiques du CESR Guadeloupe, des COM de St Martin et de St Barthélémy, font observer qu’un tourisme durable c’est d’abord un tourisme qui dure, et qui, de façon basique, assure sa SURVIE.
Après les nombreuses fermetures d’entreprises et d’hôtels dans l’ensemble de nos outre-mer, le secteur ne cesse de souligner ses inquiétudes face à une concurrence âpre où l’on rencontre dans nos secteurs géographiques respectifs des salaires de 10 à 15 fois inférieurs aux nôtres et où le coût du travail et les normes pour ne citer que ces 2 paramètres mettent notre compétitivité en réel danger. La Martinique vient de voir fermer ces 3 dernières années 9 sites hôteliers pour 1200 chambres et 625 emplois, suivant en cela la Guadeloupe qui l’a précédée avec la disparition sur 10 ans de plus de 2000 chambres et 1200 emplois. A contrario, nos concurrents développent leurs offres d’hébergements hôteliers.
A titre d’information, Hospitality publie le 31/08/15 : Cuba souhaite renforcer ses infrastructures d'hébergement, notamment son hôtellerie. Le Ministère du Tourisme de l'île caribéenne a annoncé son intention de développer 85 000 chambres au cours des cinq prochaines années, et 110 000 d'ici l'année 2030. Le ministère du Tourisme du pays a en effet annoncé son objectif ambitieux d'atteindre les 85 500 chambres hôtelières aux standards internationaux en opération d'ici l'année 2020, contre près de 61 200 aujourd'hui. 66,5% de cette offre est positionnée sur les segments quatre et cinq étoiles.Il s'agit pour le ministère Cubain de développer un secteur porteur pour l'économie cubaine, dont les revenus sont en progression. Sur les six premiers mois de l'année 2015, le tourisme a en effet rapporté plus de 1,3 millions de dollars à l'économie nationale (près de 1 million d'euros), soit 11,6% de plus qu'au cours de la même période en 2013. Plusieurs investisseurs internationaux s'intéressent au marché hôtelier cubain, comme « Melià Hotels International » qui est déjà bien implanté dans la destination avec 26 établissements et 11 155 chambres. Le groupe hôtelier espagnol prévoit en effet d'étendre sa présence sur l'île avec l'ouverture du Melià Jardines des Rey dans l'archipel des Cayos.
1.2. Solutions à apporter
Nous ne doutons pas que nos échanges contribueront à donner une visibilité spécifique à nos outre-mer et permettront de souligner les points récurrents bien connus dans les Outre-mer sur les fragilités et contraintes rencontrées. Nous espérons qu’ils permettront de mettre l’accent sur les effets vertueux de l’activité touristique dans nos outre-mer, en matière de préservation et de mise en valeur des patrimoines naturels et culturels de nos différents territoires ; et qu’en outre, ils mettront en exergue des solutions à apporter, en particulier sur les points suivants :
- 1.2.1. Compétitivité du secteur touristique domien, (c’est la clef de voûte de l’édifice),
- 1.2.2. Coût du travail dans les DOM, (dans un environnement géographique très concurrentiel et pénalisant quant aux coûts comparatifs),
- 1.2.3. Congé Solidarité (retraite anticipée pour le personnel vieillissant et parfois insuffisamment formé, au profit de création d’emplois pour des jeunes),
- 1.2.4. Développement inquiétant de l’économie Grise (autrefois appelée économie informelle) avec une prolifération de Gites, de Chambres chez l’habitant, de Tables d’hôtes qui ne perçoivent pas la TVA à reverser à la collectivité, ne collectent pas la Taxe Communale de Séjour, ne paient aucune taxe (CVAE par exemple), ont très peu d’emplois déclarés qui ne cotisent donc pas au système de protection social et de retraite, ce qui conduit plus tard à la prise en charge par la collectivité de ces emplois « gris ». Ajoutons que cette économie favorise des paiements en « espèces » qui échappent bien souvent aux déclarations de revenus et à l’impôt.
- 1.2.5. Desserte aérienne plus ouverte sur le monde et plus accessible,
- 1.2.6. Nécessité des aides à l’investissement et au fonctionnement,
- 1.2.7. Nécessité d’un CICE renforcé dans l’outre-mer d’au moins 10 points pour permettre une meilleure compétitivité et des créations d’emploi,
- 1.2.8. Problèmes liés à la desserte de l’eau, (particulièrement en Guadeloupe)
- 1.2.9. Application spécifique du régime de taxation des taxes de séjour communales à l’outre-mer, avec taxation au réel, sur des bases raisonnables quant au taux et à la période pour tenir compte de la saisonnalité, et avec équité sur une même commune, communauté de commune, voire région, pour tous les types d’hébergement, ce qui est très loin d’être le cas actuellement. (voir annexes).
- 1.3.0. Nécessité de favoriser l’implantation dans les DOM d’organismes de formation d’envergure internationale allant à minima jusqu’au niveau « master »
- 1.3.1. L’accès à la plage et adaptation de la loi Littorale,
- 1.3.2. Foncière du tourisme (S’il suffisait de changer la propriété foncière et immobilière pour résoudre les problèmes d’exploitation, ce serait merveilleux !)
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