Appel à vos commentaires
Pourquoi ce blog ?
Ce blog vient d’être créé par nécessité le 05/04/2021 par l’Union des Métiers des Industries Hôtelières (UMIH) de Guadeloupe (UMIH 971) qui rassemble toutes les activités des Cafés, Hébergements Restaurants, Discothèques (CHRD) et leur environnement touristique associé.
L’UMIH 971 parce qu’elle est réfléchie et se sent responsable est contrainte à AGIR.
En effet, le Conseil Économique Social et Environnemental de Guadeloupe (CESER) a pris depuis deux ans, sous l’impulsion de son Président, une direction que d’aucuns pourraient estimer idéologique et qu’il prétend être celle de toute la société civile guadeloupéenne, alors que bien des points soulevés non jamais été débattus entre ses membres en ateliers de travail et encore moins avec les représentations professionnelles de la filière dont l’UMIH Guadeloupe.
Ce blog a pour objectif d’informer le plus grand nombre d’acteurs de la société civile dont vous êtes partie prenante afin de leur permettre d’exprimer toutes leurs appréciations sur leur « vision » plutôt que de se laisser imposer une appréciation institutionnelle, voire issue d’une seule personne ...
Déjà sous la Présidence de M. Emmanuel MACRON en février 2018, lors du « Grand Débat » l’UMIH Guadeloupe avait formulée 30 propositions touristiques, économiques et sociales au moyen d’un document de 40 pages déposé officiellement. Qui se souvient aujourd’hui de ce document et qui peut dire ce qu’il a résulté concrètement de ce « Grand Débat » ?
Que reste-t-il aujourd’hui de ce « grand Débat » ?
Mais l’orientation de ce « grand Débat » était-elle de proposer les adaptations nécessaires à la correction de dysfonctionnements notoires et prioritaires tels que : l’accès à une Eau de qualité et à satiété, avec un réseau de qualité, non fuyard (à 55 % en moyenne), une meilleure qualité du service attendu (entretien, facturation), une meilleure gestion des saisons sèches (réserves bien insuffisantes), un prix du m3 d’eau variable selon les zones, un assainissement correct, un tri des déchets efficient, des infrastructures et transports publics de notre époque et non en retard sur celle-ci, un système de santé adapté aux besoins, l’adaptation de normes européennes aux pays tropicaux etc … ou plutôt de prôner une nouvelle orientation vers un modèle de développement plus endogène avec une ouverture vers des échanges géographique de proximité ?
Échanges de proximité qui ont leurs contraintes sociales et économiques qu’on ne gomme pas par une intention.
Car il est alors apparu assez clairement à plus d’un que le « Pouvoir central » semblait vouloir se concentrer en priorité sur les questions touchant à la politique internationale, et confier (se désengager) de plus en plus la gestion locale vers les régions, départements et collectivités, sans d’ailleurs toujours accompagner ces délégations d’actions, des moyens appropriés, et sans également avoir mis en place les contrôles et obligations qui sont les saines contreparties de toute délégation de pouvoir…
Certains commentent d’ailleurs à propos des 4 D :
« Décentralisation, Différenciation, Déconcentration et Décomplexification »
Qu'il s'agirait d'un mode de propagande qui témoigne à quel point le pays se serait enfoncé dans une crise profonde de la décision publique ...
De là à inciter des territoires à une orientation de développement endogène et à l’ouverture aux marchés de proximité géographique, cela a séduit certains jusqu’à faire fi des réalités économiques et sociales, et les pousser au rêve d’un « lendemain nouveau qui ne serait jamais plus jamais comme avant ».
Laisser se propager de mauvaises analyses, cela peut-être encore plus maléfique pour le niveau de vie des populations concernées que vanter le choix des champs d’éoliennes pour se substituer à la production d’énergie nucléaire. L’image semble évidente.
D’où notre interpellation présente.
Qu’on nous comprenne bien : il ne s’agit pas d’une lutte d’influence qui serait dictée par un quelconque instinct de puissance, ce n’est absolument pas le sujet. La question est de savoir si les professionnels du Tourisme qui sont les « sachants » de leur activité, n’ont pas le DEVOIR d’éclairer le politique pour éviter des choix malheureux.
C’est de cela dont il s’agit.
Inspiré par une logique mondiale de prise en compte des effets de l’activité économique sur l’environnement, le CESER Guadeloupe entend publier en 2021 des documents pour soutenir une nouvelle orientation plus durable et plus autonome du territoire, en particulier pour le tourisme et pour l’agriculture. Les mots sont séduisants et la démarche appréciable. Qui pourrait à priori s’interroger sur leurs fondements et contester des orientations heureuses ? Pourtant la sémantique peut être trompeuse, et lorsqu’on n’y prend pas suffisamment garde, elle peut contenir bien des pièges.
De plus, la crise sanitaire de la Covid-19, a néanmoins pris à revers la démarche et anéanti en l’espace d’un an la moitié de la flotte aérienne qui acheminait les visiteurs vers la Guadeloupe.
Nous n’avons plus que 3 compagnies aériennes assurant la liaison transatlantique depuis la métropole vers la Guadeloupe (Air Caraïbes, Air France et Corsair), contre 6 avant la crise sanitaire : Xl Airways et Level (filiale de British Airways) ne desservent plus les Caraïbes françaises ; et le segment aérien depuis les USA a également été rompu depuis le retrait de la compagnie aérienne Norwegian Airlines. Les apports d’Air Belgium et d’Air Canada étant pour l’instant mineurs.
Cette forte diminution du nombre de sièges aériens, outre la fragilisation financière générale majeure de toutes les compagnies aériennes internationales, et des industries aéronautiques mondiales, ainsi que l’effritement de la demande du marché des croisières, ne manquera pas d’affecter gravement la situation des industries touristiques de la Guadeloupe, probablement pour de longues années, et certains pensent au moins jusqu’en 2029.
La crise sanitaire a mis en évidence, pour les non-spécialistes des industries touristiques, donc des industries de la mobilité, que toute entrave à la mobilité des voyageurs entraîne une chute considérable de l’activité économique locale des destinations touristiques.
De sorte que les incertitudes sur l’avenir des industries touristiques, et donc de l’économie marchande de la Guadeloupe, doivent nous encourager à analyser les mutations possibles, en prenant naturellement en compte tout à la fois les aspirations des Guadeloupéens et celles des visiteurs.
Naturellement, cette situation va défavoriser considérablement les fournisseurs d’hébergement et des prestataires de services de la Guadeloupe, et donc toute l’économie qui gravite autour.
La question est de savoir s’il est véritablement opportun d’évoquer un nouveau modèle de développement durable du tourisme, si cette question se pose pour tous les territoires favorisés, ceux desservis « multimodalement », à la fois par la voiture, le train et l’aérien ?
Cette question se pose-elle réellement en termes d’urgence pour la Guadeloupe, qui vient de subir sa plus grande catastrophe historique en termes de desserte aérienne ?
Pour autant, rien n’interdit - bien au contraire - de travailler de manière parallèle tout à la fois vers un rétablissement de la desserte aérienne antérieure, et vers un développement des infrastructures qui soit de nature à mieux répondre à la demande contemporaine pour un tourisme plus orienté vers la nature, vers le bien-être, vers les déplacements doux (« slow tourisme »), dans le respect des valeurs d’environnement et d’interactions culturelles avec les traditions et populations locales.
Il est clair que la facilité de transport aérien international, qui a conduit jusqu’à présent à l’uniformisation des offres locales, peut nuire à l’attractivité des voyages et peut faire perdre une partie de l’intérêt des voyages. Il faut donc revenir à plus de singularité, d’originalité et d’authenticité. L’organisation d’événements singuliers, d’importance internationale, prendra très probablement à l’avenir une part majeure au développement de la singularité de la Guadeloupe.
Il est nécessaire de cultiver cette singularité durable et de répondre aux attentes tant des visiteurs que des Guadeloupéens. Les Guadeloupéens, comme les visiteurs, souffrent de vivre dans un univers de plus en plus urbain et aspirent au dépaysement nourri d’un environnement mis en valeur, et de déplacements « doux » (communément dénommé « slow tourisme »). Pour les visiteurs étrangers ou métropolitains, il faut aussi reconquérir nos visiteurs, en retrouvant nos capacités antérieures de transport aérien.
L’une des manières les plus efficaces de réduire la « nuisance carbone » des transports aériens consiste à réaliser les investissements indispensables pour contribuer fortement à l’allongement des séjours des visiteurs. La production des émissions de carbone des avions, bien que très inférieure au km par passager à celle des véhicules à moteur à explosion, est évidemment deux fois moins forte, par journée de séjour des visiteurs, si leur durée de séjour passe de 7 jours à 14 jours. Ce doit être notre objectif majeur : réaliser les investissements structurants nécessaires pour que les séjours des voyageurs durent le plus longtemps possible sur la destination Guadeloupe, incluant ses îles environnantes.
Sur le plan des transports terrestres, privilégier la mobilité douce, au détriment des voitures dotées de moteur à explosion, contribuera également à diminuer les émissions locales de carbone, et à allonger la durée des séjours. Les derniers kilomètres, au minimum, doivent se faire en mobilité douce, après avoir déposé la voiture sur un parking correctement aménagé.
Si les acteurs professionnels de la Guadeloupe sont parfaitement en phase avec certaines des observations du rapport du CESER consistant à souligner l’importance de la mise en valeur de l’identité culturelle et de la biodiversité, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’une fin, mais pas d’un moyen.
Et ce qui intéresse véritablement les acteurs professionnels des industries touristiques de la Guadeloupe, c’est la définition des investissements structurels à mettre en œuvre, l’identification du volume des dépenses budgétaires à consacrer au projet, l’identification des financiers de ce projet, et enfin l’établissement d’un calendrier pluriannuel de réalisation des investissements cohérents entre eux.
Et il y a lieu de constater, malheureusement, que les professionnels des métiers des industries touristiques de la Guadeloupe n’ont pas été consultés sur la dimension opérationnelle du projet du CESER de la Guadeloupe. Les objectifs sont souvent une évidence, mais la programmation opérationnelle reste la tâche la plus difficile, à laquelle les professionnels de l’UMIH Guadeloupe auraient souhaité être associés.
Tout le monde aura constaté lors de cette crise sanitaire que l’absence de programmation et de visibilité sont deux des facteurs majeurs de l’inertie de l’action en faveur de l’emploi.
Pour prendre un exemple concret, s’il est utile d’affirmer que le développement de la mobilité douce est nécessaire, il est plus efficace encore de s’engager budgétairement dans un programme concret de réalisation de 250 km de pistes cyclables sur la Guadeloupe et ses îles périphériques, avec par exemple, une programmation d’une réalisation continue de 50 km par an pendant cinq ans, à compter du 1er janvier 2022. Ce n’est pas la vocation du CESER de financer, mais c’est sa vocation d’évaluer l’enveloppe budgétaire, et de proposer aux décideurs des collectivités un calendrier précis de concrétisation des projets.
Le rapport du CESER précise que certains sites de l’archipel souffrent déjà de sur-tourisme, en particulier l’île de Petite-Terre, certains sites du parc national (cascade aux écrevisses, rivière Corossol…) ainsi que les plages de l’archipel en haute saison touristique. C’est exact en haute saison, et c’est la raison pour laquelle il faut encourager de nouvelles orientations touristiques, et développer les territoires déshérités jusqu’à présent.
Le ratio nombre de touristes/ nombre d’habitants est en Haute saison, période de pointe, de 1,20 pour la Guadeloupe et de 1,30 au niveau national. On dispose donc de fortes marges de progression (au moins 40.000 touristes sur ce seul ratio).
Sur l’année 2019, il y a eu 800.000 touristes pour une population de 380.000 habitants, chaque jour, pendant 365 jours, soit une occupation de 138.700.000 personnes-jour. La moyenne de fréquentation ramenée à l’année est donc de 800.000/138.700.000 soit 0,57 % de la population.
Peut-on alors parler de la nécessité d’éviter un sur-tourisme existant en Guadeloupe ?
Nous avons bien conscience que le touriste, en concentration, n’est pas toujours facilement accepté, car il relève de paramètres subjectifs, sociologiques, culturels, liés à une combinaison de préjugés parfois tenaces, qui ne sont pas toujours faciles à maitriser. Cependant, il faut raison garder.
En 20 ans, les parcs hôteliers de Guadeloupe et de Martinique ont diminué de 50 %, et leurs emplois d’autant. Les grandes enseignes s’installent dans la Caraïbe non Française, mais ont quitté les Antilles Françaises sans manifester aucune intention de revenir investir, acceptant tout au plus gérer les investissements d’autrui dans le cadre d’une rémunération de gestion. Les raisons sont nombreuses et en particulier une masse salariale bien plus lourde et pénalisante pour les comptes d’exploitation que dans le reste de la caraïbe concurrente. Des sites prestigieux comme l’ex hôtel Méridien, à St François en Guadeloupe n’ont pas trouvé repreneur. Que penser de cette affirmation page 9 du document : « Comment mieux répartir les flux touristiques vers des sites moins fréquentés » ? cela répond-il aux attentes de nos visiteurs autres qu’à basse contribution économique ? Ces derniers favorisent-ils les emplois et les recettes territoriales ?
Le patrimoine culturel et historique, la gastronomie locale, l’architecture antillaise, la richesse végétale de notre biosphère sont des atouts indéniables de la destination, mais au-delà de l’affirmation incontestée, quels conseils, quelles préconisations pour une meilleure mise en valeur ?
Le CESER déclare, sans l’accord des professionnels des industries touristiques de la Guadeloupe, que : « ce sont les résidents qui doivent être au centre de toute politique de développement touristique ». Il nous semble qu’une participation de tous serait souhaitable, car le développement touristique est autant une affaire politique, qu’une affaire de réponse à la demande des visiteurs, qu’une affaire d’encouragement aux investissements privés, d’exploitants professionnels, que l’affaire des résidents.
Nous serons en revanche tous d’accord pour dire que l’intérêt des résidents doit être une préoccupation de tous les acteurs, tout en précisant que si les résidents sont déjà représentés par les élus, ils doivent être plus impliqués dans une démarche participative par la publication systématique, dès l’amont des projets, des informations détaillées sur les projets sur les sites internet des collectivités, et sur le calendrier des investissements publics structurants.
Il est fait référence dans ce rapport aux préconisations de l’organisation mondiale du tourisme qui recommande la mise en place d’une gouvernance - efficace et pragmatique - pour mettre en œuvre une politique de tourisme durable intégrant tout à la fois les dimensions environnementales, sociales, et économiques.
Sur ce point de la gouvernance, malheureusement, le rapport souligne la nécessité de traiter la question, mais ne propose que peu de solutions concrètes. Il évoque insuffisamment les difficultés actuelles nées de la législation nationale française, inadaptée à la situation particulière des îles dont l’activité des industries touristiques représente le vecteur majeur de développement économique.
L’inadaptation criante de la composition des bureaux de direction des institutions publiques du tourisme en France, en particulier des comités régionaux du tourisme et des offices du tourisme intercommunaux, mais aussi d’Atout France, explique en partie les retards dont souffre la France en matière d’industries touristiques.
Avec une croissance annuelle des industries touristiques françaises de l’ordre de 1%, quand nos compétiteurs avancent annuellement au rythme de 5%, il faut bien convenir que notre problème est structurel.
La composition des bureaux des institutions publiques du tourisme en France est particulièrement déséquilibrée et consacre une place beaucoup trop faible aux professionnels des industries touristiques dans les instances dirigeantes, de sorte que la capacité d’orientation des politiques par les professionnels est quasi nulle. Sans parler de leur absence totale de pouvoir de décision. Même leur pouvoir d’influence est quasi inexistant. La faute n’en revient pas uniquement à la composition des bureaux, mais aussi à la faiblesse de la publicité sur internet des travaux de ces institutions, et la totale absence de mesures légales contraignant ces institutions à publier les résultats concrets des politiques menées, selon un cadre comparatif sérieux et d’application nationale. De même qu’il existe un plan comptable national, il devrait exister un plan national de publication des résultats des politiques publiques menées en faveur de l’emploi dans les industries touristiques. On doit, à cet égard, avoir à l’esprit que l’Assemblée nationale a abrogée récemment (2019) une disposition du code du tourisme qui obligeait les collectivités locales à recenser annuellement le parc des hébergements présents sur leur territoire (Arrêtés de Répartition). La disparition de cet instrument de mesure de l’efficacité des politiques en matière de meilleure répartition géographique des hébergements sur le territoire va à l’encontre d’une véritable politique de développement durable des industries touristiques.
Pour parvenir à développer un tourisme durable à la Guadeloupe, l’un des pré-requis serait l’engagement d’une réflexion en vue de réviser au plan national, mais aussi au plan local, l’organisation de ces structures publiques pour laisser une place plus large à l’action des professionnels. Et à défaut de volonté nationale, la Guadeloupe devrait envisager de se doter d’une organisation originale, qui pourraient devenir une sorte de laboratoire d’expérimentation fournissant un exemple d’application grandeur nature pour la future organisation nationale.
Chacun sait, par exemple, qu’il est urgent de prévoir une répartition beaucoup plus claire des missions entre les comités régionaux du tourisme et les offices du tourisme intercommunaux, qu’il faut supprimer les superpositions des missions, répartir les ressources d’une manière appropriées aux missions de chacun, articuler l’action de ces organes avec la définition des PLU (Plan Local d’Urbanisme), ajuster les politiques fiscales aux objectifs de développement de l’emploi, notamment en faveur des territoires en situation de perte accélérée de leur population. Il faudra bien un jour distinguer les fonctions de communication et d’animation événementielle, des missions de réalisation physique des équipements publics structurants.
Plutôt que de prévoir d’hypothétiques et inefficaces actions de coordination entre les structures, il vaudrait mieux prévoir dans les statuts de chacune des organisations la participation effective au comité de direction de membres issus du comité de direction des autres entités participant aux prises de décisions affectant les industries touristiques. L’hybridation des comités de direction conduirait plus facilement à une dynamique générale, évitant l’écueil des politiques de « silo ».
Le rapport du CESER pose la question : quelle clientèle voulons-nous attirer, et quels leviers activer pour des retombées touristiques en faveur du territoire et de la population ? Il aurait été possible au rapport de souligner une recherche de développement de l’écotourisme dans un contexte bio afin d’attirer des clients plus fortunés souhaitant séjourner dans le confort au plus près de la nature, avec un prix de vente qui permettrait de réduire l’impact des coûts salariaux soulignés supra : malheureusement, ce rapport CESER non débattu au fonds avec les professionnels est passé à côté de ce point.
Commentons brièvement le sujet de l’agriculture.
L’objectif de l’autosuffisance alimentaire territoriale est reconnue par les représentations professionnelles du secteur comme irréaliste, alors que beaucoup dont ce n’est pas le métier s’en prévalent comme d’un objectif qui serait à atteindre.
M. Le Président de l’IGUAVIE commente le 5 avril 2021 devant la commission « Développement Économique, Affaires Caribéennes et Affaires Européennes » du CESER Guadeloupe : « il y a 40 ans, on parlait déjà d’autosuffisance alimentaire.
C’est un effet de mode qui se heurte à la libre circulation des produits, voulue par l’Europe, avec un prix d’importation plus favorable que les prix de la production locale : les volailles par exemple arrivent en Guadeloupe pour un prix de vente inférieur à 1 € le kg, alors que le prix de revient local de ce produit est de l’ordre de 6 € ». Il ajoute : « Le consommateur Guadeloupéen privilégie les prix bas, compte tenu de son pouvoir d’achat, et le marché est fait pour vendre du surgelé, même de moins bonne qualité ».
Tout est dit : choix du consommateur, prix, marché.
Qui contestera la nécessité de tenir raisonnablement compte de la réalité, et de ces faits têtus qui se vengent quand on les ignore ? Aujourd’hui de nombreux adeptes écologistes font par rapport à leur passé quelques pas en arrière et reconnaissent (enfin) que la production d’énergie nucléaire doit être intégrée à la croissance verte, car la réalité est que le nucléaire est une énergie décarbonnée indispensable à nos pratiques de consommations.
Et le représentant d’IGUAVIE d’ajouter :
« L’autonomie alimentaire n’existe pas localement et n’existera pas au regard de nos modes de production et de vie actuels ».
Voilà qui clarifie le débat.
Concernant le tourisme exogène, son apport 2019 à l’économie Guadeloupéenne a été de l’ordre de 1 Milliard d’€ qui ont ruisselés en aval dans l’économie. Dans le monde, toutes les destinations rivalisent avec de forts budgets promotionnels, pour attirer des devises exogènes qui ruissellent ensuite sur toute l’économie endogène.
Prétendre vouloir lui substituer un tourisme endogène relève de l’utopie. C’est ignorer qu’une population Antillaise de moins de deux millions d’habitants, n’a pas la même capacité de dépense qu’une population Française (hors DOM) de 64 Millions d’habitants, ou une population Européenne de 500 Millions d’habitants.
Chacun sait que les 5.000 lits hôteliers de Guadeloupe portent l’essentiel des emplois du secteur au regard des 25.000 lits des meublés touristiques qui en portent très peu. Il en est de même des ressources fiscales alimentant l’État et les Collectivités : TVA, Taxe temporaire de résidence appelée improprement taxe de séjour, Contribution Foncière des entreprises (CFE), Contribution à la Valeur ajoutée des entreprises (CVAE), etc …
Le tourisme exogène, dans nos espaces insulaires, est le socle porteur du trafic aérien, le moteur important de l’économie locale et le support de très nombreux emplois locaux. Ses recettes irriguent aussi les collectivités. Les maître mots sont les mêmes que pour l’agriculture :
Choix du consommateur, prix, marché.
Le rapport 2021 du CESER sur le tourisme durable nous interpelle en tant que professionnels en ce sens qu’il décline avec fermeté certaines mesures non débattues avec les professionnels. Il affirme par exemple que le CESER soutient la mise en place d’une écotaxe aérienne sans aucun débat sur le sujet avec les représentants des compagnies aériennes et de l’UMIH Guadeloupe, comme si être membre du CESER conférait une compétence certaine, à défaut d’en apporter la preuve sur le terrain, et qu’il n’est même pas question de débat ou de recherche de consensus.
L’UMIH Guadeloupe a mis sur son Blog ses propres réflexions sur le sujet, mais il appartient également à tous les professionnels de notre secteur, où qu’ils soient, de donner leur appréciation afin d’éviter que des a priori dogmatiques n’entrainent une régression irréversible de nos activités économiques, et in fine du pouvoir d’achat des Guadeloupéennes et Guadeloupéens, voire au-delà, du destin touristique de notre archipel.
N’hésitez pas à vous exprimer librement pour éclairer le débat.
Le 11 avril 2021
Le Président de l’UMIH Guadeloupe,
Nicolas VION.
Le tourisme endogène (et purement régional) signera la fin de toute vitalité possible du tourisme en Guadeloupe. Une si belle île avec tant d'atouts mérite une dynamisation de ce secteur et non la mort lente que promet cette nouvelle direction - Eleonore Astier-Petin / Directrice Générale - La Samanna, a Belmond Hotel, St. Martin.
RépondreSupprimerValoriser et dynamiser l'artisanat et les savoir-faire de la Guadeloupe ne peuvent s'entendre comme la traduction d'une auto suffisance. Défendre le tourisme endogène se traduirait par une mise à mort de l'économie. La crise sanitaire traversée depuis 2020 est une belle simulation de ce que peut entraîner le tourisme endogène. Une économie en berne et la destruction des métiers de l'hôtellerie, de la restauration et du tourisme... S'il est louable de défendre les intérêts et les valeurs de l'archipel, penser que l'autarcie est la seule façon d'y parvenir est particulièrement réducteur. Au contraire, l'objectif est de travailler en faveur d'un rayonnement de l'image des Antilles par des investissements à caractère touristique et donc exogène.
RépondreSupprimerIl ne faut pas se tromper sur l'importance d'une forte stratégie touristique et bien la diriger pour une bonne gestion du Tourisme. L'importance d'un bon plan marketing et l'exécution des services de Touristiques ne peut qu’être renforcé par l'importance des investissements attribués par Vladimir Putin, President de la Russie, lors des jeux de la coupe du monde. Cela montre qu'il y a aucun pays qui n'a pas besoin d'un Tourisme ouvert sur le monde.
RépondreSupprimerPour la Guadeloupe et les Antilles Françaises dans lesquelles j’ai travaillé, il est très important de chercher des clients du monde entier car aujourd'hui tout le monde cherche la découverte des territoires et leur culture à travers les populations. Pour attirer les bons clients qui sont prêt a payer des tarifs élevés permettant le maximum d’emplois avec une grande qualité de service il est important d’être ouvert sur le monde afin de pouvoir proposer des services et prestations luxe.
Adrian Gray